DERNIERS JOURS d’un lieu et d’une exposition formidables : les chefs-d’œuvre d’Afrique des collections Dapper jusqu’au 17/06
Jusqu’au 17 juin 2017, le musée Dapper présente les chefs-d’œuvre de ses collections africaines, souvent issus eux-mêmes des plus anciennes et prestigieuses collections d’arts premiers.
Au-delà de cette ultime exposition à Paris et de cette date, la Fondation orientera ses efforts vers des projets en Afrique et aux Caraïbes.
Le créateur du musée Dapper, Michel Leveau (1930-2012), passionné par le Continent africain, s’était attaché durant une trentaine d’années à acquérir pour cette institution privée des œuvres exceptionnelles. Parmi elles, certaines avaient même appartenu auparavant à Charles Ratton, Paul Guillaume, Alfred Stieglitz, Helena Rubinstein, René Rasmussen, et Jacob Epstein... personnalités qui nous devancèrent dans le goût et la manière d’apprécier et de reconnaitre les arts non occidentaux, et de saisir l’indéniable part de leurs apports aux nôtres. Elle est considérée aujourd’hui comme "l’une des plus abondantes collections d’art africain en Europe"
Le souhait initial de Michel Leveau, qui précédemment avait créé la Fondation... à Amsterdam (1983) avant de l’installer à Paris, était de toucher le grand public en lui rendant plus accessibles les arts traditionnels de l’Afrique subsaharienne, et de contribuer, ce faisant, à la préservation de ces précieux patrimoines.
Le fonds du musée Dapper se caractérise à la fois par la diversité des provenances géographiques et par l’ancienneté.
Fang. Gabon. Figure de reliquaire. Musée Dapper, Paris © Archives Musée Dapper - Photo Hugues Dubois
L’exposition "Chefs-d’œuvre d’Afrique", qui se veut un hommage du musée à son fondateur, présente 130 pièces. Il s’agit d’œuvres majeures, uniquement du fonds Dapper. Références incontournables, certaines sont non seulement uniques mais n’ont pas même d’équivalent au monde, telles des sculptures du Gabon (Fang, Kota, Punu...), du Cameroun (Bangwa), du Bénin (Fon), ou encore du Mali (Dogon, Soninke).
Parures de tête. Chez les Fang (Gabon, Cameroun, Guinée équatoriale), les coiffes étaient portées par les hommes et par les femmes au quotidien comme lors de cérémonies cultuelles. Si les cauris ont été importés par les Européens, certains couvre-chefs prestigieux n’étaient conçus qu’avec des matériaux locaux (fibres tressées, écorces, graines enfilées). Ancienne collection de C. Ratton
Des archétypes de ces statuaires, le visiteur retiendra les caractéristiques les plus fréquentes : présentation faciale du visage, proportion amplifiée de la tête par rapport au reste du corps, et cela dans des représentations qui couvrent une large gamme de la stylisation (tendant à l’abstraction et dont s’inspira l’art moderne), et le naturalisme.
Longtemps attendu des connaisseurs, l’événement "Chefs-d’œuvre d’Afrique" permet aux visiteurs de découvrir ces pièces maîtresses dont les significations trouvent leurs racines dans les cultures de l’Afrique centrale ou de l’Afrique de l’Ouest.
Bien entendu, leur sélection s’est également faite en fonction de leurs qualités esthétiques, et des rôles qu’elles assur(ai)ent dans leurs sociétés d’origine, puisque masques, statues, statuettes, autels, parures, armes, objets quotidiens et/ou rituels sont liés à des pratiques et des savoirs spécifiques.
Bangwa. Cameroun. Région Grassfields. Statue Iefem à l’effigie d’une princesse, njuindem. Bois et pigments. Musée Dapper, Paris. Inv. n° 3343 © Archives Musée Dapper - Photo Hugues Dubois
Leurs fonctions sont multiples.
Certaines de ces pièces utilisées dans le cadre des initiations, celles des adolescents ou celles des hommes mûrs, étaient supposées développer leurs connaissances ésotériques et/ou techniques.
D’autres, parfois d’ailleurs les mêmes, révélaient leurs usages lors de cultes d’hommage aux ancêtres, de cérémonies réputées assurer la fécondité des femmes, la fertilité des terres, ou guérir.
Ce masque-cimier de la société Troh (Cameroun / Région Grassfields), dit "de la nuit", est fait pour inquiéter, et il y parvient très bien avec ses piques aux tempes et ses joues gonflées. Au point qu’il n’est jamais mis sur la tête, mais simplement tenu par un porteur sur l’épaule ou l’avant-bras. La confrérie bangwa de la nuit dispose des corps des suicidés... et des "mauvais morts". Elle traite aussi rituellement le lieu d’un meurtre ou d’un accident.
L’exposition se segmente en Afrique centrale et Afrique de l’Ouest. Parmi les chefs-d’œuvre d’Afrique centrale, ne pas rater, pour leur puissance plastique, les figures de reliquaires Fang et Kota, ni la statuette nkisi des Kongo aux charges magiques, ou encore le masque bwoom des Kuba, qui garantit le "bien-être du roi".
Parmi les chefs-d’œuvre d’Afrique de l’Ouest, un autel du pays dogon, dont la confection remonte au Xe siècle, et des figures équestres qui renvoient aux mythes. Venant après l’artisan sculpteur, qui confère à l’objet sa forme première, ce sera souvent l’officiant du culte qui le dotera de sens et de pouvoir, grâce aux éléments "actifs" que peuvent être plumes, poils, griffes, cornes, et autres. Voir l’impressionnante statuette Senufo de l’ancienne collection de Charles Ratton, avec ses plumes hérissées, ses tissus et pigments, la majesté de la statue-autel Soninke (Mali), et l’ouvragé et mystérieux masque ntomo.
La commissaire de l’exposition est Christiane Falgayrettes-Leveau, directrice du musée Dapper.
Chefs-d’œuvre d’Afrique, du 30 septembre 2015 au 17 juin 2017, au musée Dapper, 35 bis, rue Paul Valéry, 75116 Paris, 01 45 00 91 75, www.dapper.fr. Ouvert tous les jours de 11 à 19h, sauf les mardi et jeudi. Nouveau : nocturnes les vendredi et samedi jusqu’à 22h. Plein tarif : 6€, ou 4 pour les seniors, familles nombreuses, enseignants, et demandeurs d’emploi). Gratuit pour les Amis du musée Dapper, les moins de 26 ans, les étudiants et le dernier mercredi du mois.
Cette exposition intègre la section contemporaine « Afrique plurielle ». À travers des montages de documents anciens, photos et des extraits de vidéos, cette création d’Aurélie Leveau interroge actes et comportements qui traduisent des modes de pensées, des façons de vivre et de forger des identités. Ces pratiques, qui se veulent « originales », sont-elles si éloignées de celles qui constituaient jadis des normes en Afrique ?
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Vous retrouvez comme chaque année dans PARIS 2017. LES GRANDES EXPOSITIONS de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.
Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14
Dans Le CALENDRIER 2017 des grandes expositions à Paris ces mêmes expositions sont classées par dates.
Dans la série Toutes les expositions 2017-2018 dans les plus grands musées de Paris... lire également :
Au musée du Louvre, au Centre Pompidou, au Grand Palais, au musées d’Orsay et de l’Orangerie, au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, au Jeu de Paume, au Palais de Tokyo, à la Bibliothèque nationale de France, au musée du Quai Branly, au musée des Arts décoratifs, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, au musée Guimet, au musée Galliera, au Petit Palais, et au Château de Versailles.
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André Balbo
sources : Visite, Musée Dapper, Wikipédia, Le Monde