L’asperge : de Rome à Argenteuil

L’origine de l’asperge est sans doute européenne, entre l’Europe centrale et la Méditerranée. Il y a 2000 ans, Egyptiens et Grecs la consommaient à l’état sauvage.

Les Romains furent les premiers à cultiver l’asperge, mais elle était réservée aux riches gastronomes.

Grâce à Catherine de Medicis qui la ramène d’Italie, l’asperge réapparaît en France à la Renaissance où elle est toujours considérée comme un produit de luxe. François Ier et, plus tard, Louis XIV en sont particulièrement friands. A la demande de ce dernier, le jardinier-agronome La Quintinie élabore une technique de culture sous abri permettant des récoltes toute l’année dans le potager du roi, à Versailles. En forçant ainsi leur production et en les "réchauffant" artificiellement, il offre des asperges à son souverain en plein mois de décembre.

La culture de l’asperge se développe par la suite en région parisienne, à Argenteuil, où elle sert de revenu de complément aux viticulteurs.

En 1870, lors du siège de Paris, un certain Charles Depezay s’enfuit en ballon avec des griffes d’asperges. Son atterrissage dans le Loir-et-Cher permet l’implantation de ce légume qui se popularise surtout au début du XXe siècle. Depuis, il a gagné l’Aquitaine et les Landes d’une part, et la Provence et le Languedoc-Roussillon d’autre part, principales zones de production, devant le Val de Loire et la région Centre.