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Exposition Portraits de Cézanne au musée d’Orsay

Du 13 juin au 24 septembre 2017, musée d’Orsay, Niveau 5, espace d’exposition temporaire.


Présentation de l’artiste

Voir Présentations d’Artistes de A à Z

Paul Cézanne (1839-1906) resta longtemps retiré près d’Aix-en-Provence, dont il était originaire, fils né hors mariage mais reconnu, du chapelier Louis-Auguste Cézanne et d’Anne-Élisabeth Honorine Aubert. Son père ouvre en 1848 la banque Cézanne et Cabassol.

Au cours de sa scolarité au collège Bourbon, il se lie d’une forte amitié avec Émile Zola et Achille Emperaire.

En 1857, Cézanne est inscrit à l’école gratuite de dessin à Aix-en-Provence, mais son père l’astreint à suivre des cours de Droit à l’université.

Louis-Auguste Cézanne achète le Jas de Bouffan en 1859. Cézanne abandonne ses études et part étudier la peinture à Paris (il avait obtenu le 2e Prix de peinture de son école d’Aix).

À Paris, Cézanne rejoint Zola, et retrouve également Emperaire. À l’Académie suisse, école libre de peinture réputée bon marché, il sympathise avec Armand Guillaumin et Camille Pissarro.

Louis-Auguste Cézanne, père de l’artiste, lisant L’Événement, 1866, huile sur toile, Washington, DC, National Galery of Art, collection de Mr. et Mrs. Paul Mellon.
Malgré leurs rapports conflictuels, Cézanne consacre à son père ses premiers portraits les plus importants. De manière provocatrice, il substitue L’Événement, une éphémère revue d’avant-garde, au Siècle, journal conservateur sans doute plus conforme aux habitudes paternelles. Au mur le peintre place une de ses natures mortes.

C’est après un probable échec au concours d’entrée à l’école des beaux-arts, que Cézanne rentre à Aix, se réinscrit à son école gratuite de dessin... et travaille à la banque de son père.

Puis retour à Paris à l’Académie suisse. Paris restait donc le lieu de sa confrontation personnelle avec l’art dit classique, et sa vie sera constellée de fréquents allers-retours entre la Provence et la région parisienne.

En 1963, il expose une toile au Salon des Refusés... qui n’est pas mentionnée au catalogue. À partir de 1865, il tentait chaque année de se faire accepter au Salon officiel des Beaux-Arts, qu’il provoquait aussi parfois volontairement, il faut bien le dire, par le choix des œuvres qu’il proposait, comme en 1870 avec son Portrait du peintre Achille Emperaire, son ami, ou avec son Nu étendu, allongée et nue.

5 personnages auprès d’un arbre. Dessin au graphite. Feuille de caricatures. Dessin au graphite, à la plume et à l’encre brune. Musée d’Orsay

Ainsi la capitale, où il se rendit plus de 20 fois, exerçait-elle sur lui ce mélange constant, binaire et irritant d’attraction et de répulsion, comparable en cela au lien ancien d’une amitié d’enfance qu’il entretenait avec Émile Zola, et qui finira bien mal...

De 1861 à 1905, ses fréquents séjours lui permettaient de visiter le Louvre et de rencontrer aussi les peintres impressionnistes, du moins ceux qu’il fréquenta et avec qui il débattait, les Pissarro, Guillaumin, Renoir, et Monet.

En 1872, naissance hors mariage de son fils Paul, qu’il a de Hortense Fiquet, un modèle devenu en 1869 sa compagne. Il le reconnait.

Cézanne rejoint Pissarro avec qui il peint, à Pontoise d’abord, puis à Auvers/Oise, où il rencontre Vincent van Gogh et le Père Tanguy, marchand de couleurs, soutien et ami des jeunes artistes de l’avant-garde.

En 1874, le peintre présente à la première exposition des impressionnistes 3 tableaux dont la Maison du pendu, malgré les réticences exprimées de Degas.

L’année suivante, Victor Chocquet, amateur d’art et administrateur des douanes, achète 3 de ses toiles dans la boutique de Julien Tanguy.

En 1877, 17 de ses œuvres participent à la 3e exposition des impressionnistes.

Déjà âgé et encore incertain de l’importance ou de la qualité de son œuvre (il décline la proposition faite par Pissarro de participer à la 4e exposition impressionniste), Paul Cézanne se retire sur les bords de la Marne ou vers Fontainebleau.

En 1881, alors qu’il vit à Pontoise avec Hortense et leur fils Paul, il fait la rencontre de Paul Gauguin, autre peintre encouragé par Pissarro et qui peignit également en sa compagnie.

Il eut quelques amis en Île-de-France, comme le fameux Docteur Gachet, à Auvers-sur-Oise, qui le soutenait.

En 1882, la toile Portrait de M. L. A. est admise au Salon !

En 1886, le drame et la rupture amicale se nouent avec la parution de L’Œuvre, de Zola, où Cézanne se reconnait dans le personnage du peintre raté Claude Lantier. C’est aussi l’année du mariage de l’artiste avec Hortense, du décès de son père, et d’un héritage qui met Cézanne à l’abri des soucis financiers.

Homme aux bras croisés, vers 1899, huile sur toile, New York, SolomonR. Guggenheim Museum

Après 1890, critiques, marchands, et collectionneurs commencent à s’intéresser à son œuvre. Trois tableaux sont présentés à la 7e exposition annuelle des XX à Bruxelles.

Si Cézanne se montrait attentif à cette reconnaissance, qui ne pouvait selon lui ne venir que de Paris, il restera ombrageux, préférant toujours privilégier sa tranquillité et sa quête artistique personnelle : faire une "peinture couillarde", bien éloignée de la peinture conventionnelle, "peinture donc châtrée" !

L’année 1893 sera pour Cézanne particulièrement féconde : les 5 versions des Joueurs de cartes, une série de Baigneuses, et une autre représentant la Montagne Sainte-Victoire.

L’année suivante, le peintre séjourne à Giverny chez Monet, où il fait la connaissance de Rodin, de Clemenceau et de Gustave Geffroy, ardent défenseur de l’œuvre de Cézanne.

En 1895, le marchand d’art Ambroise Vollard organise la première exposition monographique sur Cézanne dans sa galerie. Une autre, en 1899, exposera une quarantaine de tableaux, avant que le marchand n’achète tout son atelier.

Paul Cézanne occupe une place bien particulière dans l’art moderne, et les grands, dont Pablo Picasso, qui l’appelait « notre père à tous », exprimaient pour lui reconnaissance et respect.


Présentation de l’ancienne exposition au musée du Luxembourg

L’exposition « Cézanne et Paris » nous éclairait sur les grands motifs qu’il explorait lors de ces séjours à Paris et en Ile-de-France. Ce qui attire son regard dans Paris, ses choix de paysages d’Île-de-France, quelques rares nus, des natures mortes et des portraits.

Cette exposition au musée du Luxembourg était organisée en collaboration avec le Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris. Elle bénéficiait de prêts exceptionnels du musée d’Orsay, et réunissait également près de 80 œuvres majeures venues de musées et de collections particulières du monde entier.

S’il nous est arrivé quelques fois de dire qu’une exposition était exceptionnelle, croyez bien que c’était réellement le cas de celle-là, qui répondait comme en écho parisien à l’impressionnante rétrospective tenue à Aix-en-Provence, "Cézanne en Provence".

Cézanne et Paris. Musée du Luxembourg. Du 12/10/2011 au 26/02/2012.


Présentation de l’exposition Portraits de Cézanne à Orsay

En plus des musées d’Orsay et de l’Orangerie, cette exposition a été co-organisée par la National Portrait Gallery de Londres et la National Gallery of Art de Washington.

On connaît davantage de Cézanne ses paysages, dont les vues du Jas de Bouffan et ses fameuses Montagne Sainte-Victoire, ses natures mortes ou ses baigneuses.

L’Homme au bonnet de coton (L’Oncle Dominique), 1866-1867, huile sur toile, New York, The Metropolitan Museum of Art, Lillie P. Bliss Collection

Et malgré les nombreuses manifestations qui lui ont été consacrées à travers le monde, sa production de portraitiste n’avait jusqu’alors jamais fait l’objet d’une exposition d’importance.

Or, Paul Cézanne a pourtant peint près de 200 portraits au cours de sa carrière, parmi lesquels 26 autoportraits et 29 représentant Hortense Fiquet, son modèle, sa compagne puis sa femme. D’autres modèles ont eu aussi droit à des séries, comme son père, l’Oncle Dominique, ou le jardinier Vallier. Ces répétitions qui reviennent avec presque de l’acharnement sont à l’évidence l’indication d’un point spécifique d’exigence.

Cette production mérite d’autant plus d’attention qu’une approche chronologique permet d’étudier les évolutions du peintre à la fois dans son style, sa technique et sa méthode.

On peut au passage remarquer qu’au début des années 1860, ce sera par un auto-portrait que Cézanne commencera de peindre, et que la fin de sa carrière, parallèlement aux Grandes Baigneuses de Philadelphie, le verra travailler plusieurs portraits consécutifs de Vallier, le jardinier de son nouveau domaine.

Le peintre réalisant souvent de multiples versions d’un même sujet, le visiteur pourra établir des comparaisons et des évolutions entre ses œuvres, peut-être au final complémentaires des intentions de l’artiste, comme cela pourrait être le cas avec les 4 versions exposées de Madame Cézanne en robe rouge.

Paul Cézanne, Portrait de l’artiste au fond rose, c.1875, Huile sur toile, 66 x 55 cm, Paris, musée d’Orsay, donation anonyme sous réserve d’usufruit aux musées nationaux, 2000. © RMN/ Art Ressource, NY

Ainsi l’exposition met-elle en évidence les caractéristiques picturales et thématiques de la pratique du portrait chez l’artiste, y compris dans la création de paires complémentaires et de séries d’un même sujet.

Paul Cézanne, Portrait de l’artiste au fond rose, c.1875, Huile sur toile, 66 x 55 cm, Paris, musée d’Orsay, donation anonyme sous réserve d’usufruit aux musées nationaux, 2000. © RMN/ Art Ressource, NY

"Portraits de Cézanne" interroge aussi, à partir de la diversité des modèles de Cézanne, la conception que le peintre se faisait de la ressemblance et de l’identité du modèle, comme celle de l’influence de certains de ses choix ou du développement de sa pratique.

Si nous conservons à l’esprit que les avant-gardes du début du XXe siècle venaient puiser forces et une partie de leur inspiration dans l’art du maître d’Aix-en-Provence, on regardera avec attention la convergence exigeante qu’il instaurait entre ses peintures et ses dessins. En effet, le fait qu’il construise ses formes à partir des couleurs employées ne pouvait qu’influencer cubistes, fauves et autres avant-gardes qui allaient lui succéder, en se déployant chacun dans sa direction propre.

Pour Picasso, mais pour Matisse aussi, Cézanne était bien "notre père à tous", et s’il est un domaine artistique dans lequel ses recherches formelles n’arrivèrent qu’à la marge à éclipser les aspects affectifs, personnels et humains, ce fut bien celui de ses portraits.

Commissariat général John Elderfield, conservateur et historien d’art. Commissariat de l’étape de Paris : Xavier Rey, conservateur peinture au musée d’Orsay.

Paul Cézanne, Paysan assis, entre 1900 et 1904, huile sur toile, 0,733 x 0,603m, Paris, musée d’Orsay, dist. RMN-Grand Palais, Patrice Schmidt

Prochaines étapes : National Portrait Gallery de Londres du 26 octobre 2017 au 11 février 2018, puis National Gallery of Art de Washington du 25 mars au 1er juillet 2018.

Portraits de Cézanne, du 13 juin au 24 septembre 2017, au musée d’Orsay, Niveau 5, Grand d’exposition temporaire, 1, rue de la Légion d’Honneur, 75007 Paris. 01 40 49 48 14. www.musee-orsay.fr. Métro Solférino, RER C, station Musée d’Orsay. Bus 24, 63, 68, 69, 73, 83, 84, 94. Ouvert de 9h30 à 18h les mardi, mercredi, vendredi, samedi et dimanche, de 9h30 à 21h45 le jeudi. Fermeture le lundi, les 1er mai et 25 décembre. 12 ou 9€. Accès gratuit aux collections permanentes le 1er dimanche du mois.

Lire aussi : Toutes les expositions 2017-2018 aux musées d’Orsay et de l’Orangerie.


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Vous retrouvez comme chaque année dans PARIS 2017. LES GRANDES EXPOSITIONS de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.

Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14

Dans Le CALENDRIER 2017 des grandes expositions à Paris ces mêmes expositions sont classées par dates.

Dans la série Toutes les expositions 2017-2018 dans les plus grands musées de Paris... lire également :
Au musée du Louvre, au Centre Pompidou, au Grand Palais, au musées d’Orsay et de l’Orangerie, au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, au Jeu de Paume, au Palais de Tokyo, à la Bibliothèque nationale de France, au musée du Quai Branly, au musée des Arts décoratifs, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, au musée Guimet, au musée Galliera, au Petit Palais, et au Château de Versailles.

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Contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer. Nous établissons, au fur et à mesure de leur publication, notre sélection des catalogues d’expositions 2017 de Paris, comme nous l’avons fait les années précédentes : 2016, 2015, 2014, 2013, 2012.

Ce catalogue fait partie de notre sélection 2017 des catalogues d’expositions de Paris.

Nous vous proposons aussi une sélection de musées et d’expositions 2017 dans les villes françaises suivantes, que nous nous efforçons de tenir assez régulièrement à jour :
Aix-en-Provence - Albi - Les Alpilles - Angers - Angoulême - Antibes - Arles - Aubagne - Avignon - Bègles - Biarritz - Biot - Blois - Bordeaux - Bourg-en-Bresse - Brest - Cagnes-sur-Mer - Cannes - Carcassonne - Dijon - Grasse- Grenoble - Hyères - Ile-de-France : Auvers/Oise, Boulogne-Billancourt, Bussy-Saint-Martin, Chamarande, Chantilly, Châtenay-Malabry, Compiègne, Écouen, Fontainebleau, Giverny, L’Isle-Adam, Jouy-en-Josas, Malmaison, Marne-la-Vallée, Meudon, Milly-la-Forêt, Noisiel, Pantin, Pierrefitte/Seine, Poissy, Pontoise, Royaumont, Rueil-Malmaison, Saint-Cloud, Saint-Denis, Saint-Germain-en-Laye, Saint-Ouen-l’Aumône, Sceaux, Sèvres, Versailles, Vitry/Seine, Yerres - L’Isle-sur-la-Sorgue - Landerneau - Le Cannet - Le Havre - Lens - Le Rayol - Le Canadel/Mer - Les Sables-d’Olonne - Les-Saintes-Maries-de-la-Mer - Libourne - Lille : Villeneuve d’Ascq, Roubaix, Tourcoing, Croix, Graveline, Cassel, Valenciennes - L’Isle-sur-la-Sorgue - Lodève - Lyon - Marseille - Martigues - Metz - Monaco - Montauban - Montpellier - Mougins - Nantes - Narbonne - Nice - Nîmes - Nogent/Seine -Ornans - Rennes - Rodez - Rouen - Saint-Étienne - Saint-Nazaire - Saint-Paul-de-Vence - Saint-Tropez - Sérignan - Sète - Strasbourg - Toulon - Toulouse - Tours - Valence - Vallauris - Vence - Vendôme - Villeurbanne

Et juste des musées et expositions temporaires pour quelques villes étrangères : Amsterdam : Harlem, Rotterdam, La-Haye, Bois-le-Duc, - Bâle - Berlin - Bruxelles - Genève - Liège - Londres - Madrid - Milan - Monaco - Venise

André Balbo

sources : musées d’Orsay et de l’Orangerie, Visites, musée du Luxembourg, Petit Palais, Paul Cézanne

Informations pratiques
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19 rue de Vaugirard 75006 Paris

Lundi, vendredi, samedi et dimanche de 10h à 22h, mardi et jeudi de 10 à 20h

lundi 6 mai 2019,    Expositions