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DERNIERS JOURS de l’exposition Henri Fantin-Latour

Du 14 septembre 2016 au 12 février 2017 au musée du Luxembourg.


Présentation de l’artiste

Voir Présentations d’Artistes de A à Z

Henri Fantin-Latour (1836-1904), peintre réaliste, mais aussi intimiste, et lithographe, naît à Grenoble, où son père Théodore Fantin-Latour (1805-1872), lui-même artiste, le forme au dessin. Il poursuivra ses études à la petite École de dessin, puis aux Beaux-Arts de Paris.

Il rencontre Gustave Courbet en Normandie en 1859, et fréquente alors à sa suite Edgar Degas, Alphonse Legros et Jean-Charles Cazin.

Théodore Fantin-Latour épouse l’artiste peintre Victoria Dubourg, en 1876, et séjournera dorénavant les étés dans la résidence de sa belle-famille à Buré, en Basse-Normandie.

Il sera de ces peintres du "groupe de 1863" que Manet fascinait, puis du Cénacle des Batignolles d’où allaient s’ébrouer les impressionnistes.

En 1867, il est l’un des neuf membres de la "Société japonaise du Jinglar", baptisé du nom d’un simple petit vin japonais (alors qu’il buvaient du saké !).

Ce cercle d’artistes et de critiques, amateurs de japonisme, qui se réunissait chaque mois autour d’un dîner en costume japonais avec des baguettes, avait été créé à l’occasion de l’Exposition universelle de 1867 afin d’assurer dans les milieux artistiques un renouvellement esthétique.

Ce groupe rassemblait, en plus de Fantin-Latour, les graveurs et céramistes Félix Bracquemond, Marc-Louis Solon(en) et Jules Jacquemart, les peintres Carolus Duran et Alphonse Hirsch, et enfin les critiques d’art Zacharie Astruc et Philippe Burty.

Son attirance pour le japonisme est certainement à rapprocher de la qualité de ses portraits de fleurs, et de l’harmonie qu’ils dégagent. Matières et couleurs des différents éléments, compositions, admiration et respect de la nature et de ce qu’elle nous offre.

Par ailleurs, Henri Fantin-Latour rénove le portrait collectif avec de grands tableaux-manifestes : Hommage à Delacroix, 1864 ; Le Toast, hommage aux peintres réalistes, 1865, qu’il détruisit lui-même en ne préservant que les fragments de trois portraits conservés à la Freer Gallery de Washington, au musée d’Orsay, et son autoportrait dans une collection privée néerlandaise ; L’Atelier des Batignolles, hommage à Manet, 1870 ; Un coin de table, hommage aux poètes parnassiens, 1872, dont Verlaine et Rimbaud ; Autour du piano, hommage aux musiciens et musicologues, 1885.

Ses natures mortes, fleurs ou fruits, restent fort appréciées, et ses scènes d’intérieur sont réalisées dans une gamme le plus souvent monochrome de gris et de brun.

Son ami et peintre Whistler le fait connaître en Angleterre. Il lui présente son beau-frère Francis Seymour Haden et le graveur Edwin Edwards.

Autoportrait (1859), musée de Grenoble.

Henri Fantin-Latour, passionné de musique (plus particulièrement de Berlioz, Schumann et Wagner), cherchait à en transcrire les harmonies dans ses peintures fluides obtenues en longues touches (Trois filles du Rhin, 1876), et lui consacrait souvent ses lithographies.

Les portraits qu’il a fait de sa femme Victoria Dubourg, ou de ses amis, Manet et Verlaine, sont d’un réalisme intimiste, précis et incisif.

Fantin-Latour est enterré au cimetière du Montparnasse à Paris.

Ses tableaux les plus connus sont conservés au musée d’Orsay (Hommage à Delacroix, 1864 ; Un atelier aux Batignolles, 1870 ; Un coin de table, 1872 ; Trois filles du Rhin, 1876 ; Autour du piano, 1885 ; La Famille Dubourg), et Baigneuses, 1879, au musée des beaux-arts de Lyon.

Exposition Henri Fantin-Latour au musée du Luxembourg

Dans ces salles à la fois fraiches et éclairées au cordeau, une exposition rigoureuse et large sur ce peintre parfois injustement un peu oublié.

Il s’agit de la première rétrospective parisienne de l’œuvre de Henri Fantin-Latour (1836-1904) depuis celle qui se tint en 1982 au Grand Palais.

Elle rassemble une soixantaine de tableaux et une trentaine de lithographies, dessins et autres études préparatoires, montrant les œuvres les plus emblématiques de cet artiste surtout connu pour ses natures mortes et ses portraits de groupe, mais elle révèle également l’importante part occupée dans son œuvre par les "peintures d’imagination".

Portrait de Charlotte Dubourg, 1882, huile sur toile, Paris, musée d’Orsay. Legs sous réserve d’usufruit de Charlotte Dubourg. Professeur d’allemand, la belle-sœur du peintre, Charlotte Dubourg resta célibataire mais vécut toujours très proche de sa sœur et de son beau-frère. Portrait très abouti de la figure émancipée de la famille ?

Ainsi, si Henri Fantin-Latour fut dès sa jeunesse attaché à la restitution la plus fidèle de la réalité, il explora néanmoins aussi et tout autant une veine plus poétique qui le rapproche des symbolistes.

Respectant un parcours chronologique, l’exposition s’ouvre en première partie sur les œuvres de jeunesse, dont les autoportraits qu’il réalise dans les années 1850-1860.

Confiné dans l’atelier, Fantin-Latour trouve alors ses sources d’inspiration au cœur de son intimité. Modèles captives, ses deux sœurs sont mises en scène en liseuses ou en brodeuses, tandis que les natures mortes du peintre savamment composées des années 1860 révèlent, déjà, ses exceptionnelles qualités d’observation.

Le deuxième module porte sur la décennie 1864-1874, période charnière éclatante dans le travail de Fantin-Latour. Le jeune artiste travaille alors intensément, innovant avec ostentation dans le portrait et la nature morte, qui sont pour cette période ses deux domaines de prédilection.

Les Roses, 1889, huile sur toile, Lyon, musée des Beaux-Arts, achat 1907. Paul Claudel commente ce tableau dans son Journal : Chaque tableau apporte avec lui un carré de silence et une raison à notre ramage intérieur de s’interrompre.

Avec l’Hommage à Delacroix (1864), premier de ses grands portraits de groupe, il s’inscrit dans une certaine modernité, aux côtés de Delacroix ou de Manet. On remarque sur le tableau les peintres Manet et Whistler, et même Baudelaire.

Le tableau Un Atelier aux Batignolles (1870) met en scène Monet, Renoir et Bazille, Zola, et à nouveau Manet.

Depuis Le Toast (1864-1865) jusqu’au Coin de table (1872), où se remarquent à gauche les poètes et amis Verlaine et Rimbaud, en passant par deux grandes natures mortes peintes pour les Salons de 1873 et 1874, Henri Fantin-Latour multiplie des œuvres ayant valeur de manifestes.

La troisième partie de l’exposition offre les séries de natures mortes et de portraits que l’artiste réalise entre 1873 et 1890.

À l’exception des portraits de commande, qui progressivement vont se raréfier, le peintre, préférant réaliser des portraits de ces intimes et proches, qualifie alors ces toiles d’"études d’après nature".

Les somptueux portraits de fleurs qu’il brosse alors par dizaines témoignent d’un talent rare dans la composition des bouquets autant que d’une exceptionnelle virtuosité dans le rendu des matières. N’est-ce que par précaution que Fantin-Latour peindra tant de fleurs ? Par souci de ne pas trop s’exposer en ces temps où Courbet et Manet s’opposent avec talent, si ce n’est avec succès ? De fait, ces bouquets sont particulièrement réussis et méritent un regard attentif.

Ses portraits, posés ou plus naturels, plus intimistes, illustrent son sens aigu de l’observation.

L’artiste va pourtant finir par se lasser de ces portraits et de ces natures mortes, ainsi que le révèle la quatrième partie de l’exposition. Quand dans une lettre à Edwards de 1869, il écrit "Je me fais plaisir", c’est pour évoquer les œuvres dites "d’imagination" qui prennent au fil des années une part croissante de son temps. Elles sont inspirées de sujets mythologiques ou sont des odes à la beauté du corps féminin (sous couvert de chastes allégories), et surprennent chez cet artiste.

Henri Fantin-Latour, La Lecture (détail), 1877, huile sur toile, 97 x 130,5 cm, Lyon, Musée des beaux-arts

Ainsi sa personnalité se dessine-t-elle par différentes touches, entre l’austérité des portraits familiaux, la richesse des natures mortes et la féerie des tableaux d’imagination, éclairée par l’abondante correspondance qu’il entretint avec ses amis et artistes.

L’exposition consacre au processus créatif de Fantin-Latour une salle centrée sur L’Anniversaire peint en 1876, présentant en parallèle peintures, dessins et lithographies retravaillées à de nombreuses reprises.

Cette rétrospective dévoile enfin au public un corpus inédit de photographies, véritable répertoire ou dictionnaire de formes pour l’artiste, grand collectionneur de photographies.

Ces images, souvent de femmes et quelques fois d’hommes nus, permettaient au peintre selon l’exposition de s’affranchir de la longue présence de modèles, qui lui aurait peser compte tenu de sa trop grande timidité. Elles l’autorisaient notamment, en puisant dans ce dictionnaire de formes, d’alimenter puissamment son imaginaire pour les peintures mythologiques et/ou inspirées par les grands compositeurs qui le fascinaient.

Séjournant à Bayreuth en 1876, le peintre est sidéré par l’ouverture de L’Or du Rhin, saisissante de beauté, de puissance et de poésie. Il en tire cette lithographie qu’il retravaillera à plusieurs reprises et qui suscitera de nombreux éloges. La lithographie d’origine est complètement recouverte d’épaisses couches de pastel.

Les Filles du Rhin, 1876, fusain et pastel sur lithographie. Paris, musée d’Orsay. Don de l’artiste, 1899

À compter de 1890, il n’expose plus au Salon que des compositions d’imagination... pour lesquelles il ne trouve d’ailleurs plus d’acheteurs.

Fantin-Latour, figure marquante de son époque et de son siècle, était un artiste en prise avec les débats esthétiques de son temps, entre la passion et la sincérité de la représentation du réel et un puissant besoin d’évasion.

Le commissariat de l’exposition est assuré par Laure Dalon, conservateur à la Rmn – Grand Palais, adjointe au directeur scientifique ; Xavier Rey, conservateur au Musée d’Orsay, et Guy Tosatto, directeur du Musée de Grenoble.

Henri Fantin-Latour, du 14 septembre 2016 au 12 février 2017, au musée du Luxembourg, 19 rue de Vaugirard 75006 Paris. 01 40 13 62 00. www.museeduluxembourg.fr. Tlj de 10 à 19h (nocturne le lundi jusqu’à 22h). Les 21 avril (lundi de Pâques) et 9 juin (lundi de Pentecôte) de 10 à 19h30. Fermeture le 1er mai. 12 ou 7,5€. Gratuit aux moins de 16 ans et aux bénéficiaires des minima sociaux. Métro Saint-Sulpice ou Mabillon. RER B Luxembourg.

Les audioguides sont en français, anglais, espagnol, et il en existe une version pour les enfants. 4 ou 3€. Téléchargement 2 €.


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Vous retrouvez comme chaque année dans LES GRANDES EXPOSITIONS 2016 à Paris de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.

Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14

Dans CALENDRIER 2016 des grandes expositions à Paris ces mêmes expositions sont classées par dates.

Nouvellement en ligne :
Le CALENDRIER 2017 des grandes expositions à Paris
PARIS 2017. LES GRANDES EXPOSITIONS de A à Z

Dans la série Toutes les expositions 2016 dans les plus grands musées de Paris... lire également :
Au musée du Louvre, au Centre Pompidou, au Grand Palais, au musée d’Orsay, au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, au Jeu de Paume, au Palais de Tokyo, à la Bibliothèque nationale de France, au musée du Quai Branly, au musée des Arts décoratifs, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain.

Nous nous efforçons de tenir ces articles à jour, et nous vous remercions des suggestions, précisions, ajouts et corrections que vous pourriez être amenés à apporter à ces programmes.

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Contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer. Nous établissons, au fur et à mesure de leur publication, notre sélection des catalogues d’expositions 2016 de Paris, comme nous l’avons fait les années précédentes : 2015, 2014, 2013, 2012.

Vous pouvez consulter quelques dizaines de présentations d’artistes, classées de A à Z.

Nous vous proposons aussi une sélection de musées et d’expositions dans les villes françaises suivantes, que nous nous efforçons de tenir assez régulièrement à jour :
Angoulême - Arles - Avignon - Bordeaux - Dijon - Grenoble - Ile-de-France - Lens - Lille - Lyon - Marseille - Metz - Montpellier - Nantes - Nice - Ornans - Rennes - Rodez - Rouen, Le Havre - Saint-Étienne - Strasbourg - Toulouse - Tours

Et juste des musées et expositions temporaires pour quelques villes étrangères : Amsterdam, Berlin, Bâle, Bruxelles, Genève, Londres, Madrid, Milan, et Venise.

André Balbo

sources : Visite, Rmn-GP, Wikipédia

Informations pratiques
Adresse, horaires, numéro de téléphone, liens...

lundi 20 mars 2017,    Expositions